(”Initiative”, si je puis dire, personnelle)
Récemment, ton amie chômeuse est un peu retombée dans un vieux travers, qui consiste à regarder des séries de façon complètement excessive, s’interrompant à peine pour aller faire une sieste ou se faire cuire des pâtes. Bien. Ca va me passer.
Pour l’heure, voici ce que je peux dire des deux séries qui m’ont occupée.
True Blood. Voilà une série qu’on m’avait légèrement survendue, en m’expliquant que si j’avais été fan de Six Feet Under (ce que j’ai été), j’adorerais cette histoire de vampires vivant parmi les humains également signée Alan Ball. Il faut avouer que le pitch est très convaincant : une firme japonaise a mis au point une boisson imitant les caractéristiques du sang humain, ce qui permet aux vampires de sortir de la clandestinité et d’évoluer parmi les vivants sans être tentés de leur sauter dessus tous crocs dehors.
L’histoire se déroule dans une petite ville de Louisiane, où la seule activité consiste à aller boire des coups chez « Merlotte », le seul et unique bar. C’est ici que travaille la jeune et innocente (comprendre “vierge”) Sookie, que son entourage prend pour une folle parce qu’elle a le pouvoir de lire dans les pensées des gens (ce qui agace tout le monde). Quand débarque Bill le vampire, les esprits s’échauffent entre les pro et les anti vampires, et une série de meurtres étranges déferle sur la ville (rien à voir avec Bill évidemment, mais enfin le timing fait que les soupçons pèsent sur lui).
Ton amie chômeuse a trouvé que les scénaristes avaient tendance à répéter la même recette à chaque épisode (et comme je les ai tous regardés d’affilée, ça m’a vite sauté aux yeux), que les personnages étaient creux et que l’intrigue tournait à vide. J’ai quand même tenu une saison et demi, pour une seule raison : l’incroyable tension sexuelle qui règne entre Sookie et Bill le vampire. J’ai retrouvé les sensations que j’éprouvais quand j’échappais à la vigilance de mes parents pour regarder le film érotique de M6 (ben quoi ?) ; Bill le vampire rentre directement dans mon panthéon de personnages hautement désirables (avec River Phoenix dans My own private Idaho et Daniel Brühl dans tous ses films).
Dans un tout autre registre : Mad Men. New York dans les années 60 : Donald Draper est un publicitaire de talent qui fait la gloire de l’agence pour laquelle il travaille, Sterling Cooper. Marié et père de deux enfants, Don est l’incarnation du self-made man, pli du pantalon toujours impeccable, trompant sa femme allègrement sans jamais se départir de son flegme quasi-britannique.
Mad Men, c’est l’anti True Blood ; l’action met du temps à se mettre en place, les personnages gagnent en épaisseur petit à petit, l’intrigue se resserre lentement autour de ces pionniers de la réussite professionnelle à tout prix, et l’atmosphère se fait de plus en plus pesante au fil des épisodes.
Ton amie chômeuse est devenue accro progressivement, sans même s’en rendre compte, jusqu’au jour où j’ai réalisé que je faisais régulièrement allusion aux personnages au cours de conversations privées bien réelles, sentant certaines connivences entre Betty Draper et moi (Betty étant la femme de Don, parfaite ménagère des 30 Glorieuses : un constat assez alarmant, donc).
Passionnante, déstabilisante, et au final, complètement addictive : la série réussie par excellence. À l’heure où j’écris ces lignes et après un bref détour par mon site de streaming préféré, je m’aperçois que la saison 4 est en ligne… J’y retourne.