Crash-test : la culotte menstruelle

« J’ai entendu parler des culottes de protection menstruelle, dont le principe me parait très risqué. Je n’ai pas le temps de chercher les meilleures et pas vraiment le courage de faire le test moi-même. Mon amie chômeuse pourrait-elle s’y coller pour moi ? »
Requête de Fanny, pas téméraire

A en croire les pubs qui s’empilent sur Instagram, la culotte menstruelle serait rien de moins que la révolution que la partie femelle de l’humanité attendait. Pas plus épaisse que celles que l’on porte d’habitude, elle aurait la capacité quasi-surnaturelle d’absorber les liquides, tout en laissant la sensation d’être au sec. Plus de problème de pollution de la planète et de son propre corps avec des protections jetables, plus de choc toxique qui menace de nous rendre unijambistes ou décédées ; la panacée.

En toute logique, les femmes (et les incontinents) auraient dû se précipiter sur cette invention et laisser le reste de l’industrie du sang mourir de sa belle mort. Sauf que voilà : personne n’y croit.

Échaudées par 60 ans de publicités débiles et découvertes à deux balles (comme celle de la sphaigne, pour ceux qui s’en souviennent), nous observons la culotte magique d’un œil torve. Au point que lorsque j’ai demandé à mon amie pédiatre de s’acquitter de cette mission (ayant pour ma part renoncé aux règles pour de bon), voici ce qu’elle m’a répondu :

Ci-dessus, mon amie pédiatre, femme de science, contributrice régulière de MAC et MAJ

« Je n’arrive pas à savoir ce qu’elle contient précisément, et c’est 25€ la culotte, minimum. Vingt-cinq euros, comme la coupe menstruelle. Tiens tiens ! Serait-ce le budget que les gens du marketing ont calculé comme étant celui qu’on accepte de dépenser pour essayer à l’aveugle quelque chose qu’on ne pourra pas rendre ensuite ? Je me suis déjà faite avoir pour la cup, qui est restée au fond de mon placard. Cette fois, je passe mon tour. »

Mon amie pédiatre étant manifestement au bord de la thèse complotiste, c’est Maëlle qui a volé à mon secours. Maëlle a testé le poly-amour, elle a des tatouages sur les bras et danse le tango comme personne. C’est une fille qui n’a peur de rien. Résultat, elle a déjà deux ans de recul sur le dispositif qui nous occupe.

Alors ? On met une culotte et on part gambader dans les bois, tranquille pour la journée entière, l’esprit aussi léger que celui d’un homme d’une biche (hors périodes de chasse) ?

« Le dernier jour, une seule peut suffire, estime Maëlle. Mais le premier, j’en utilise trois ou quatre. C’est d’ailleurs important de bien connaître son flux pour choisir le modèle des culottes et en estimer le nombre ».

La culotte menstruelle n’a donc pas résolu nos problèmes logistiques, il faut retirer son futal et se mettre cul-nu dans une cabine de chiottes ; ainsi va toujours la vie d’une femme. Maëlle s’en fout, elle met la culotte imbibée dans un sac plastique et continue sa journée. « Dans les situations où il y a peu de possibilités de pauses pipi, il m’arrive de cumuler avec un tampon. La culotte peut faire barrière a la fuite de tampon qu’on a toutes connue, ou bien prendre le relais du tampon que l’on retire ».

Première conclusion -et surprise de ouf- les marketeux honnis par mon amie pédiatre ont (encore) poussé le bouchon un peu loin en promettant qu’une culotte couvre une journée entière de règles.

« C’est comme n’importe quelle protection menstruelle en fait ; tu ne marines pas 10 heures dans ton jus, tu la changes », résume Maëlle, terre-à-terre. Ben oui, il fallait le dire comme ça, c’est vrai que ça se tient.

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Hyper confort


«  En capacité d’absorption, je dirais que c’est équivalent à un ou deux tampons. Et en termes de sensation d’humidité, c’est comme une serviette hygiénique, avec l’avantage d’être moins épais. C’est hyper confortable. C’est sûr que c’est un investissement de départ, j’en avais acheté trois aux Galeries Lafayette pour commencer. Maintenant j’en ai six et je m’en sers tout le temps. Dans mon cas, elles ont une durée de vie de deux ans ».


Si t’es pas à l’aise avec le sang, laisse tomber

«  Il m’est arrivé d’avoir des fuites quand je n’avais pas sélectionné la bonne culotte, mais plus légères qu’avec des tampons. Le modèle qui ne m’a jamais trahie, c’est le short Thinx qui prend carrément le haut des cuisses. Moyennement sexy mais foutrement efficace, notamment la nuit. L’autre inconvénient, c’est que la culotte doit être rincée à l’eau claire le plus vite possible, sinon elle aura tendance à cartonner assez vite ; il faut être à l’aise avec le sang, comme avec la coupe. Ensuite il faut laver à 30° et laisser sécher à l’air libre ».

(Ça me rappelle quelque chose, mais quoi ?)

Maëlle a ceci en commun avec mon amie pédiatre qu’elle ne s’est jamais convertie à la coupe menstruelle, qu’elle trouve difficile à mettre et encline à la fuite. Par ailleurs, les dernières études indiquent qu’on échappe réellement au risque de choc toxique que si on laisse le sang s’écouler naturellement. On peut donc se réjouir qu’il existe une protection qui le permette et qui ne soit pas une serviette jetable.

Pas révolutionnaire, mais pas si mal ?

Image d’illustration homepage : https://laculotteparisienne.com/fr/

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1 commentaire

  1. Bonjour ! Je profite de ce post spécial femelle pour vous recommander chaleureusement la culotte cucumenstru de chez Patashop (la boutique des achats tops !) [http://www.patashop.ga/Cuculmenstru-cbaaaaaca.asp](http://www.patashop.ga/Cuculmenstru-cbaaaaaca.asp) .
    Elle est équipée d’une technologie d’évaporation unique au monde qui devrait satisfaire les plus désabusées de l’absorption à l’ancienne…

    Signé, la directrice marketing de Patashop.

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