#Test- La formation Premiers Secours

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Requête de Guilhomme

Quand ton amie chômeuse était partie dans le Cantal avec une classe de CP-CE1 (je n’arrive toujours pas à m’habituer à cette phrase… et pourtant je l’ai fait, il y a des témoins), elle s’était fait la réflexion que si un enfant venait à s’étouffer, faire une crise d’épilepsie ou se coincer un tournevis dans l’oreille, elle n’aurait pas d’autre choix que celui de tomber à genoux et d’invoquer le ciel (en incitant le bambin à faire de même). Je m’étais fait une note mentale à moi-même de chercher des méthodes plus efficaces à mon retour à Paris.

Heureusement, ces enfants- là ont fait pipi sur les murs, vomi dans leur lit, lancé des cailloux sur des passants, poussé une de leurs camarades dans l’auge à bétail, foutu le bordel au musée du cuir (faut dire que c’était chiant), mais ils ont eu la gentillesse de ne jamais vraiment se mettre en danger, me faisant donc oublier mes bonnes résolutions.

C’est alors qu’un client de Mon amie chômeuse s’est dit qu’une glandue formée aux premiers secours était une glandue potentiellement utile (ou en tout cas, moins inutile). Ton amie chômeuse s’est donc inscrite à une formation à la Croix-Rouge et s’est rendue à 8H00 du matin dans des locaux situés rue d’Aboukir, dans le 2ème arrondissement de Paris. La plupart des candidats au PSC1 (c’est le nom du « diplôme » auquel nous prétendions) étaient là par obligation professionnelle. Ton amie chômeuse a eu toutes les peines du monde à expliquer qu’elle était là pour raisons professionnelles également, qu’elle avait reçu une requête etc.

Les candidats m’ont quand même acceptée comme l’une des leurs. Il faut dire qu’on finit par tisser des liens, à force de simuler une hémorragie (ton amie chômeuse y a mis tout son cœur d’actrice ratée), ou à essayer de réanimer avec passion un mannequin qui n’ouvrira jamais les yeux. C’est la dimension ludique de la formation, on joue avec du faux sang, on teste ses camarades (« Il a oublié d’éloigner le fer-à-repasser-source-de-danger, pfff le naze… »), on partage les remèdes de grand-mère inefficaces (il semblerait qu’il soit inutile d’appliquer une patate coupée en deux sur une brûlure, en dépit de ce que répétait Tata Yolande).

Pour être parfaitement honnête, le premier objectif de la formation, c’est d’apprendre à composer le 15. Invariablement, le geste qui sauve, c’est d’appeler des gens compétents, et non de s’imaginer dans Alerte à Malibu. Les techniques enseignées (la position latérale de sécurité, le fait d’éloigner les relous quand il y a eu un accident et d’empêcher qu’on ne déplace la victime) ne servent qu’à éviter une aggravation de la situation.

Du propre aveu du formateur, si on assiste à un arrêt cardiaque, on est dans la merde. On peut toujours se mettre à pratiquer massage et bouche à bouche, le bénéfice sera, au mieux, de conserver les organes vitaux en état de marche pour pouvoir en faire don à quelqu’un d’autre.

La formation est aussi l’occasion de tester sa capacité à réagir de façon calme et raisonnée. Quand on voit à quel point on a tendance à paniquer et à tout oublier alors même qu’on est dans une salle de formation (sauf à avoir un vrai problème de mémoire, on sait bien que la personne qui simule un malaise va très bien en vrai), et bien on se dit qu’on ne serait peut-être pas exactement l’homme/la femme de la situation dans un contexte de danger bien réel.

Au final, la formation premier secours a le mérite de défendre des idées claires et simples : en cas d’étouffement, si la victime ne peut plus respirer, on lui administre de grandes claques dans le dos ; si elle peut respirer, on appelle les secours. En cas de « j’ai ripé et me suis planté le couteau dans l’abdomen », on appelle les secours sans risquer les grandes eaux de Versailles en retirant le couteau soi-même.

En somme, on se fait tatouer « 15 » sur l’avant-bras, c’est vraiment la seule chose à ne jamais oublier. C’est bête à dire, mais on aurait eu tôt fait d’appeler le 17, ou pire, le 118 218, la faute aux publicités qui nous polluent la tête à grand renfort de chanson débile. Et là, ben, c’est la tuile.

Lien utile :
Liste des dates et lieux de formation PSC1 sur le site de la Croix Rouge

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12 commentaires

  1. En sortant de ma formation premiers secours, je me disais la même chose : « Au final, on a pas appris grand chose… Ça me servira peut-être un jour, mais bon… » je savais déjà faire le 18 (qui est relié au 15 et vice versa donc c’est un peu pareil au final)
    Et bien depuis, j’ai su gérer comme il faut (et sans remède de grand mère) la coupure au doigt d’un ami qui ne sait pas enlever le noyau d’un avocat. J’ai aussi su gérer la brûlure d’une amie qui a la fâcheuse manie de mettre un gant de cuisson sur une seule main… avant d’enfourner l’autre dans le four. Tiens, j’ai aussi aidé un ami qui saignais du nez.
    Alors oui, c’est des petits trucs de la vie de tous les jours… mais pour une fois, je pouvais dire « voila ce qu’il faut faire » et aider la personne pour de vrai.
    Maintenant, j’avoue que pour les trucs important (massage cardiaque, PLS, etc) qui ne sont que très rarement pratiqué dans notre vie quotidienne… j’appellerai le 15 !!
    En tout cas, j’ai trouvé que c’était une « belle aventure humaine » (ouais, comme quand on fait Koh Lanta) et que les gens de la croix rouge sont à féliciter (car bénévoles… si si !)

  2. et en plus des trucs à faire, on y apprend aussi (surtout) les trucs à ne pas faire et ça peut aider aussi.

  3. J’ai fait la formation à 17 ans et là j’en ai bientôt 31! Je ne sais plus bien faire la position latérale de sécurité et j’ai oublié bien des consignes je suppose, d’où la nécessité des piqûres de rappel régulières… Par contre je garde bien en tête le « et 1 et 2 et 3 et 4 et 5, souffler, souffler, et 1 et 2 et 3… ». On avait dû ranimer le mannequin pendant 15 min non stop en se relayant à 3. Il faut dire qu’en rase campagne (là où j’habitais à l’époque), même si tu appelles le 15 ou le 18, tu es bien obligé de t’activer sur ton massage cardiaque en attendant que les vrais secours arrivent…

  4. Attention ! Aujourd »hui, il t’apprennent 1,2,3,4,5… 30 ! puis soufflez, soufflez.
    D’ailleurs, ils t’apprennent surtout à utiliser un DAE (Defibrilateur Automatisé Externe).
    Et apparemment, ils vont bientôt apprendre jusqu’a 30 et on recommence… plus de bouche à bouche…
    D’où en effet, la nécessité de faire des « recyclages » réguliers !!

  5. C’est bizarre ces histoires de recyclage d’ailleurs…
    Il semblerait qu’ils laissent tomber le bouche-à-bouche parce que ça dégoûte les gens quand ce n’est pas Adriana Karembeu qui est dans les pommes… Est-ce une bonne raison ? (je pose la question).
    C’est comme cette histoire de « faut-il retirer le casque de quelqu’un qui a eu un accident de moto » : en Allemagne, ils apprennent à le faire, en France c’est non-non.
    J’en perds mon latin.

  6. La vraie question (attention c’est nul) : Adriana sait-elle compter jusqu’à 30? Non! Donc elle est bien obligée de s’arrêter à 5 et de faire du bouche à bouche… D’où le besoin d’adapter les pratiques en fonction du sauveteur. CQFD!

  7. Non alors là vraiment, supposer qu’une femme ne sait pas compter jusqu’à trente parce qu’elle est bonne, c’est vraiment misogyne, et comme c’est la journée de la chatte, je m’insurge, et te dirais tout simplement : regarde moi. Quoi ?
    Ici un article très drôle sur la journée de la chatte :
    http://www.presse-citron.net/journee-de-la-femme-journee-de-la-chatte-journee-de-la-bite-vents-contraires-et-tempete-dans-un-verre-d%E2%80%99eau-par-gaelle-marie-zimmermann

  8. y a-t-il eu des expériences où tu as pu être fière de l’utilité de ta compétence pendant l’année écoulée ?
    perso, j’ai quelque peu peur de sortir dans la rue et me retrouver avec un accident face à moi, ne pas savoir quoi faire et être sous pression, et risquer la fuite et se taper un procès pour non-assistance à personne en danger/péril…

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