Yoyo, la poussette qui rend con

Ami lecteur, si pour toi, le mot « yoyo » fait référence à un objet circulaire que l’on fait glisser le long d’une ficelle, c’est que tu n’as pas d’enfant de modèle récent. Si, au contraire, tu es jeune parent, tu sais bien qu’on ne dit pas un yoyo, mais une Yoyo, voire La Yoyo. Et qu’il s’agit d’une poussette. Une poussette qui s’est vendue à plus de 500 000 exemplaires depuis sa mise sur le marché en 2012, comme le raconte le journal Les Échos ici.

Pire que les Stan Smith

Si tu t’ennuies comme un vieux rat grippé, assieds-toi dans un parc et compte les Yoyo. La vérité, tu vas flipper. Les Yoyo sont partout, elles ont envahi l’espace ; ceux qui poussent une autre marque passent pour des marginaux, des punks, des climatosceptiques.

Jean Dujardin, Tony Parker et Kim Kardashian en ont acheté une, ainsi qu’une foule de gens qui n’avaient certainement pas 500 euros – au bas mot – à investir dans une poussette, mais qui l’ont fait quand même, quitte à mettre en place une cagnotte Leetchi. Ton amie chômeuse n’a même pas eu à se donner cette peine, sa belle-famille s’étant mobilisée en amont pour la doter d’une Yoyo toute équipée.

Gad, Charlotte, Janet, Kanye, Kim, Keira, ton amie chômeuse. Et leur Yoyo.

Qui aurait pu imaginer qu’un charriot à roulettes destiné à amener Jean-Coude d’un point A à un point B pouvait devenir un objet de désir ? Qu’on pouvait être excité à l’idée d’y ajouter une ombrelle, un porte-biberon ou une chancelière à 109 € ? Il fallait bien que cette folie collective se paye, que la décadence soit punie. Des gens se sont mis à voler les Yoyo.

Crime et châtiment

En 2016, la police a démantelé un gang de voleurs de Yoyo ; 160 poussettes portées disparues pour un butin estimé à 100 000 euros. En juin 2019, dix-sept poussettes ont été dérobées dans un local poussettes du XIXème arrondissement : toutes des Yoyo. En septembre dernier, un père de famille a ému la toile en publiant ce message déchirant :

Ça devait être un jour heureux

Alors ton amie chômeuse a fait comme tout le monde.

J’ai acheté un anti-vol, j’ai regardé à droite et à gauche avant de rentrer dans le local poussettes pour vérifier que personne n’était tapi dans l’ombre, j’ai refermé la porte derrière moi en vitesse. Puis, après deux mois, j’ai perdu la clé de l’anti-vol et arrêté de l’attacher, bon.

N’empêche que le jour où je me suis retrouvée à scruter les 32 Yoyo qui encombrent le local poussette pour essayer de déterminer laquelle était la mienne – il n’y avait pas de lumière ce jour-là, je travaillais avec la fonction lampe-torche de mon téléphone- je me suis dit que ma vie avait quand même pris un drôle de tournant.

NB : les plus attentifs d’entre vous auront noté que j’ai déjà parlé de la Yoyo, en des termes similaires quoique moins grossiers, sur le site de L’Express. J’ai enrichi mon texte des actualités brûlantes liées au crime organisé.

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2 commentaires

  1. Chère amie chomeuse,
    ta Yoyo ne te sera d’aucune utilité de par chez moi. PIRE: à cause d’elle tu en chieras des ronds de chapeau. Viens un peu à Venise avec ta Yoyo et tu verras qu’à côté de ma BabyJogger City Mini, elle aura triste allure sur les ponts. Il suffit d’avoir le bon écart entre les roues… tout est question de mensurations, une fois de plus.

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